Le Festival NATIONAL de Gungu (Fesnag) Asbl, est une expérience d’autopromotion socioculturelle, touristique et économique initiée par la base des Pende de Gungu. Il se tient cycliquement à Gungu, chef-lieu du territoire du même nom, dans la province du Kwilu chaque année. Il peut se déplacer en d’autres endroits du pays à la demande des originaires de ce coin. Il est actuellement à sa 17ème édition soit successivement à Bandundu, au Maniema, à la ville province de Kinshasa, au Katanga, au Nord-Kivu et Sud-Kivu, à Kikwit, à Kinshasa et Gungu. Dans le cadre des préparatifs de cette nouvelle édition prévue au marché de la Liberté du 24 au 27 juin 2O17 à Kinshasa Masina, une cérémonie d’ouverture officielle du bureau du FESNAC sur la 9ème Rue Cannas n°466 à Limete résidentiel avait eu lieu le 8 Avril 2017. C’était en présence des délégués de la présidence de la République, du ministère de la Culture et des Arts, de l’Unesco, du Centre Wallonie Bruxelles, de L’Anatc, du Fonds de Promotion Culturelle (FPC), du Marché de la Liberté, de l’Association culturelle Pende, des organisations culturelles patrimoniales. Tout a été agrémenté par des groupes folkloriques Ngoma pende, Kuba et Manianga. Prenant la parole, le coordonnateur du FESNAG , l’honorable FASO MUSHIGO, après avoir rendu hommage au président de la République, Joseph Kabila Kabange, patron des événements, a successivement présenté ses félicitations au nouveau Premier ministre, BRUNO TSHIBALA, pour sa nomination, au ministre de la Culture et des Arts, représenté par son Directeur de cabinet, pour son implication à la promotion de la culture. Il a également remercié tous les partenaires sociaux et culturels. Au cours de son adresse, il a fait savoir que le FESNAG qui fête cette année ses 10 ans d’existence, remonte aux années 1925. A cette époque, les colons Belges avaient déjà choisi la cité de Guncu comme lieu de célébration de leur fête d’Indépendance chaque le 21 juillet. Les colons Belges associaient les Pende avec leur pléiade d’artistes à ce qu’on appelait ( Nsaka ) entendez (jeux). A cette occasion, les Belges découvriront la diversité et la richesse de la culture pende. Ayant compris plus tard que leur tradition était menacée par l’homme blanc, les Pende vont multiplier des stratégies ancestrales à travers les danses, chants et rites en vue de conserver leur culture avec originalité a-t-il souligné. Il a enchainé pour dire que la culture traditionnelle pende connait quatre cycles évolutifs liés aux objectifs spécifiques en vue de la protéger, la sauvegarder, la revaloriser et la promouvoir. Il fallait partir de la culture traditionnelle ancestrale originale sous diverses formes : SAGA LUVIDI (1925-196O), Festival de Gungu (1986-199O) avec son initiateur Placide Midi, dans le cadre de son organisation AP (Art-Promo), dans le but d’encadrer la culture traditionnelle Pende .
Dix ans d’expérience
A partir de 2007, Placide Midi décida d’approcher le couple GIZENGA qui se fit entouré d’experts. Ces derniers posèrent des actions de rapprochement avec des artistes de onze provinces de la RDC jusqu’à bénéficier du parrainage du président de la République JOSEPH KABILA KABANGE. Grâce à cet appui, il y a eu cohabitation entre populations congolaises dans leur diversité culturelle. Et puis, le festival s’est ouvert aux trente-sept pays étrangers qui ont adhéré à cette vision. Ce qui a valu à cette organisation une considération internationale. Dans le même ordre d’idée, le coordonnateur du FESNAC est allé plus loin pour déclarer qu’à « partir de cet instant, le Festival de Gungu est devenu itinérant, en vrai ambassadeur de la culture. C’est dans ce cadre que la bénédiction des autorités coutumières qui étaient dans la suite du FESNAG dans les deux Kivu, a mis fin à la guerre de du M 23. L’arbre de paix fut planté. Sa Majesté ANNE GIZENGA MISHINGA-A-MBUBA, présidente du Festival national de Gungu (FESNAG) ASBL, prit l’initiative de sillonner l’Est du pays et dans les pays voisins tels, l’Ouganda , le Kenya (chez les Masaï), la Tanzanie et le Burundi. Partout elle s’est faite porteuse du message de paix. A ce jour, le FESNAG accueille dans ses productions 42 pays Africains et asiatiques, malgré la période tumultueuse connue par le pays dans le domaine politique. Le FESNAG a mis son expertise à contribution avec le concours des OCP( organisations culturelles patrimoniales ) pour rappeler et démontrer à la classe politique congolaise la nécessité, en cas de conflits, de trouver des solutions à nos problèmes entre Congolais sous l’arbre à palabre (dialogue) qui est une vertu de notre culture.
L’honorable député national a appelé les experts au bilan de dix ans avant d’aller de l’avant. Il a rappelé l’implantation des antennes à travers le pays. Le Marché de Liberté constitue l’antenne de Kinshasa a-t-il conclu. La présidente du FESNAG, princesse et ambassadrice pour la paix, ANNE GIZENGA MBUBA, a, après avoir rendu hommage au président de la République, JOSEPH KABILA KABANGE et remercié la responsable du Marché de la Liberté, Mme FATUMA-Mangasa qui va accueillir la prochaine édition du Fesnag.
Interventions des partenaires
Le représentant du centre Wallonie Bruxelles s’est réjoui du rapprochement des peuples et l’adhésion à l’esprit du dialogue dans ce monde de la globalisation et de la mondialisation où chaque peuple garde son identité. Dans ce village planétaire, a-t-il poursuivi, « nous devons donner la parole à la jeunesse pour pérenniser et garder des réserves culturelles à travers l’organisation des spectacles, rites, apprentissages de langues pour faciliter les connaissances de l’autre »,…
Le président de l’Association Culturelle Pende (Acp), Florentin KAGE, qui a toujours accompagné le FESNAG, tout en félicitant le bilan positif, a réitéré le souhait de sédentariser à Gungu ce Festival. C’est un souhait exprimé par les partenaires et autorités du pays afin de permettre à ce coin de profiter des projets de développement liés au Festival.
MFUMU DIFIMA, secrétaire général de l’Alliance Nationale des Autorités Traditionnelles (ANATC), a rassuré la princesse Anne GIZENGA du soutien des autorités coutumières. Car, a-t-il ajouté, « le soucis de celui qui plante l’arbre est de voir que ses fruits bénéficient aux autres ».
Pour lui, c’est un grand honneur de voir que le jour de l’ouverture du bureau du FESNAG soit celui de la nomination du nouveau Premier Ministre, BRUNO TSHIBALA, fruit de l’accord du 31 décembre.
Il a rendu hommage au chef de l’État, JOSEPH KABILA KABANGE qui, au cours de son message à la nation, demandé au ministre de l’Intérieure de s’associer aux autorités coutumières pour mettre fin à la crise au Kasaï.
Le Directeur du cabinet, représentant du ministre de la Culture et des Arts, s’est félicité des 10 ans du FESNAG qui représentent beaucoup dans la promotion et la valorisation de notre culture. Il a confirmé l’implication totale du ministre de la Culture à la réussite de la 17e édition du FESNAG. La cérémonie s’est clôturée par la coupure du ruban symbolique, lançant ainsi les activités de cette édition dont le thème est : « la culture traditionnelle, instrument de cohésion nationale pour le développement et la paix ». A cette occasion, Kinshasa recevra la culture de 26 provinces du pays et les cultures de 7 pays étrangers dont , le Congo Brazza, le Rwanda, le Burundi, l’Angola, l’Afrique du sud, le Cameroun, la Guinée Conakry, le Mali, le Sénégal, la RCA, l’Inde et la Chine, sans oublier 60 experts nationaux et étrangers, 200 animateurs des Ocp, 5000 artistes. Plus ou moins 100.000 spectateurs sont attendus.
André MAKIESE MANSI